Kinésithérapie et EMG : Une étude en mouvement 

Les nouvelles technologies s’insinuent dans la pratique des kinésithérapeutes, en parallèle du matériel classique. C’est le cas de l’électromyographie (EMG), mais, il est parfois difficile de savoir comment l’intégrer dans son utilisation quotidienne. 

Élémentaire, mais innovant ! Pour s’insérer dans l’usage courant, un outil doit d’être simple, rapide…et novateur. Les kinésithérapeutes doivent souvent utiliser des talents de déduction. En écoutant le récit de leur patient(e), iel va chercher des indices : compensation, causes et conséquences… Les professionnel(le)s deviennent des détectives du mouvement et, là où Sherlock Holmes a loupe et pipe, iels ont également leurs outils. 

Évaluer la qualité d’un mouvement

Quand le ou la patient(e) effectue un mouvement, comment être sûr qu’iel le réalise bien ? Comment vérifier que sur un squat votre patient ne se reposent pas uniquement sur ses fessiers et engage bien ses quadriceps ? Pour vérifier, à part le ressenti et la palpation, il n’y a qu’une option. Il faut regarder l’origine du mouvement : le signal neuromusculaire. 

L’EMG permet d’évaluer la qualité d’un mouvement. En regardant l’activité d’un ou plusieurs muscles, on peut suivre la donnée dans le temps et donc mesurer la progression. Il est même possible de quantifier des phénomènes de co-contraction ou de compensation. Prenons le cas d’une AMI post LCA : on va quantifier l’inhibition motrice du quadriceps. Mais, s’il y a un déficit d’extension du genou, alors il faudra quantifier la contracture réflexe des ischios jambiers. 

Traiter la pathologie

Tout ce processus de déduction, c’est un peu l’équation à résoudre. Une fois que la réponse apparait, on passe sur un objectif d’activation ou d’inhibition musculaire (selon le muscle). Le biofeedback (ou plutôt myofeedback avec l’EMG) prend toute son importance pour ce travail. Le ou la kiné va l’utiliser pour travailler l’activation volontaire ou l’inhibition sur différents mouvements. Toujours dans l’exemple de l’AMI post LCA, on fixe un objectif d’activation du quadriceps et un autre d’inhibition de l’ischio jambier. 

L’EMG offre l’option d’assister en temps réel aux réponses du corps des patient(e)s et aux ajustements nécessaires. Différents formats peuvent aider kiné et patient(e) à comprendre et observer l’évolution tout au long de la rééducation. 

Les différents formats du biofeedback :
  • Graphiques : des courbes et seuils d’activation à atteindre
  • Auditifs : des sons attribués à différents facteurs 
  • Haptiques : des vibrations directement ressenties par le ou la patient(e)
  • Gamifiés : des jeux pour coupler rééducation et ludification (insertion lien interne ou externe)
L’EMG comme outil d’autonomisation : l’objectif de Myodev

Les kinésithérapeutes font, avant tout, face à un manque de temps. Tous les jours, iels jonglent avec un emploi du temps complexe. Une fois que leur enquête mène leur patientèle à un programme de rééducation, l’EMG leur permet d’encourager leur autonomie. 

Il s’agit d’impliquer le ou la patient(e) dans sa rééducation pour le ou la responsabiliser. L’EMG peut être un véritable assistant pour les kinésithérapeutes et, parallèlement, un guide pour les patient(e)s, au travers des graphiques ou de la solution gamifiée proposée par le Myotrack.

La kinésithérapie implique des déductions basées sur l’expérience et les outils à disposition. Quand certain(e)s se contentent de matériels classiques (élastiques, poids…), de nouvelles alternatives s’ajoutent pour compléter le suivi de la rééducation. Sherlock a son Watson là où les kinés ont leur Myotrack.  

Retour en haut